Voyage au Maroc : le désert
- sandrineweber91
- 9 nov.
- 1 min de lecture
La contemplation, silence de l’âme et regard du vrai
Dans le désert, on vit un état d’être dans l’appréciation : on contemple, on laisse passer le temps, on est simplement là faisant partie d’un Tout.
La contemplation n’est pas un simple regard prolongé sur les choses : elle est un mode d’être. Contempler, c’est suspendre le flux des désirs pour laisser apparaître ce qui est — non pas ce que l’on veut voir, mais ce que le réel révèle à celui qui sait regarder.
Les anciens philosophes, de Platon à Aristote, voyaient dans la contemplation l’acte le plus élevé de l’esprit. Chez Platon, elle était l’ascension de l’âme vers l’intelligible, la conversion du regard de l’ombre vers la lumière. Chez Aristote, elle constituait l’accomplissement suprême de la vie humaine, parce qu’elle permettait à l’homme de s’unir à la part la plus divine de lui-même.
Dans la contemplation, l’être humain cesse d’être un agent parmi d’autres dans le monde de la production ; il devient témoin, présence pure, regard libre de toute utilité.
Contempler, c’est ainsi s’affranchir du temps. Le contemplateur n’attend rien, ne cherche rien: il se laisse traverser. Le paysage qu’il regarde, le visage qu’il découvre ne sont plus des objets à saisir, mais des présences à accueillir. Dans cette suspension du vouloir, la conscience se purifie — elle se vide pour recevoir. C’est peut-être là la forme la plus subtile de liberté : ne pas posséder, mais être ouvert.



Commentaires